La Seine raconte Paris

Lutèce raconte Paris, la Seine raconte Paris. Des Parisii premiers installés aux Romains, au peuple parisien à travers le Moyen-Âge, les changements de la Révolution, les grandes modifications du XIXe siècle, les bouleversements du XXe siècle… La Seine, malgré ses évolutions permanentes, sa canalisation a permis le la création et le développement de Lutèce.

À l'instar de Lugdunum, capitale des Gaules, Lutèce prit rapidement une place prépondérante dans son aire. Avant de devenir Paris, la capitale du naissant royaume des Francs. Attirant de grandes rivières – l'Aube, la Marne, l'Yonne notamment –, la Seine berce son pays depuis la nuit des temps. Les îles de la Cité et Saint-Louis sont les bases de la naissance de la vie parisienne. Les ressources naturelles, les communications, le commerce, passent par la Seine.

5 OCEANS Paris te présente un aperçu de l'histoire de la Seine, car la Seine raconte Paris – comme Lutèce raconte Paris. Remontant à des temps presque immémoriaux, le fleuve francilien façonne la vie de la province parisienne. Et de sa ville. Une sortie bateau pour une plongée dans l'Histoire et les histoires de Paris. Une petite parenthèse hors du temps, et des sujets techniques du bateau. Une respiration à travers l'Histoire.

 

La Seine, convergence des vallées environnantes

« La grande rivière aux eaux gris-vert dessine des îles, futurs points stratégiques urbains. Elle ne cesse de modifier le tracé de ses méandres, créant des marais [nous y reviendrons], investissant de nouveaux lits. Elle avale les rivières alentour, rabote les terres, révélant les ressources du sous-sol du Bassin parisien. »

De la Lorraine à son embouchure normande, la Seine a taillé son cours dans une cuvette géologique où convergent les vallées environnantes. « Prenez le seuil du Poitou, le bas du Massif central, tournez vers le Morvan, remontez vers la Lorraine en frôlant les Vosges, fermez au nord par les Ardennes et vous avez les contours du Bassin parisien », explique Pierre Laville, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). En son centre, le fleuve creuse, emporte et dépose quantité d'alluvions qui forment un mouchetis d'îles. Elles sont près d'une dizaine, éparpillées entre l'actuelle bibliothèque de l'Arsenal et la tour Eiffel. Au gré des humeurs fluviales, elles grossissent ou disparaissent.

 

Les îles de la Cité et Saint-Louis, et le Marais

L'île de la Cité et l'île Saint-Louis, après que les îlots auront été réunis naturellement ou par la main de l'homme - les fameux ponts de Paris. Ils devinrent des points de passage, d'habitations et de défense. « Le choix de cet emplacement est stratégique, explique Bénédicte Souffi, archéologue à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), car il permet de suivre le gibier le long de la vallée du fleuve. »

 

La naissance du Marais – La Seine prend le lit de la Bièvre

La Bièvre était installée dans le lit où passe la Seine contemporaine. Les deux cours d'eau n'étaient séparés que par le seuil de l'Arsenal, un modeste escarpement de 5 à 10 mètres. « La Seine butait alors sur ce seuil et partait ensuite en coude vers le nord-ouest. À la faveur de l'érosion régressive de cet obstacle, puis certainement d'une crue monumentale, la séparation a rompu et la Seine est passé au travers », décrit Pierre Laville, qui a proposé cette hypothèse en 2005. La Bièvre s'est ainsi fait avaler par la Seine et la boucle de celle-ci s'est asséché, donnant le quartier du Marais.

La Seine n'a toutefois pas la mémoire courte. Elle se rappelle son lit d'autrefois. « Lors de la crue de 1910, l'eau ne s'y est pas trompée, rappelle Pierre Laville. Via les tunnels du métro, elle est remontée devant la gare St-Lazare, ce quartier concordant avec l'ancien cours de la Seine ». Rive gauche, un méandre qui doublait le lit actuel de la Seine par le sud, s'est progressivement asséché, victime de la diminution du débit du fleuve, jusqu'à être comblé en 1540. Il est aujourd'hui occupé par les rues Jacob et de l'Université.

 

Un important carrefour fluvial

L'attraction du Bassin parisien, dans lequel se déversent, en plus des eaux de la Seine, celles de l'Aube, de l'Yonne et de la Marne. En dehors des crues, cet apport hydrique des vallées environnantes bénéficie aux nappes phréatiques, au sein desquelles le stockage des eaux est favorisé par l'alternance des calcaires et des marnes. La présence de ce carrefour fluvial n'est pas sans lien avec l'implantation de la future Lutèce, ainsi reliée à un réseau navigable, notamment vers la Méditerranée.

Les fonds ne sont pas réguliers, les bancs de sable changent constamment de place, « mais il devait y avoir suffisamment d'eau pour envisager des transports toute l'année sur de petites embarcations », estime Pierre Laville.

Des résidents permanents de Bercy, à l'époque situé en rive gauche (aujourd'hui le site est en rive droite), sont des agriculteurs et des éleveurs même s'ils pratiquent encore la pêche, la cueillette et la chasse comme le prouve la présence d'un arc en if. Autant d'activités qui nécessitent un environnement adapté : de l'eau, un sol fertile et vaste pour les cultures et les pâturages, du gibier et des essences sauvages pour la cueillette, sans oublier un accès aux matières premières (grès et silex). La vallée de la Seine offre déjà toutes ces ressources. En outre, la plaine alluviale, même instable en raison des débordements du fleuve, est entourée de collines sur la rive droite (Montmartre, Ménilmontant, Chaillot, Belleville, et Charonne) comme sur la gauche (Montagne Sainte-Geneviève, Tolbiac, Montparnasse et la Butte-aux-Cailles).

Ainsi, « la Seine semble avoir parfois joué un rôle de frontière, comme si le fleuve marquait la limite de certains territoires coutumiers », suppose Boris Valentin.

Le fleuve navigable toute l'année et ses affluents (l'Aube, l'Yonne, la Marne et l'Oise) offrent un vaste réseau de circulation voire d'échanges avec d'autres populations. Les futurs grands chantiers engagés à Paris permettront sans doute à l'archéologie préventive, comme ce fut le cas pour la rue Henri-Framan ou à Bercy, de lever un nouveau pan du voile de notre passé.

 

5 OCEANS Paris contre la Seine qui raconte Paris. D'avant Lutèce, de Lutèce à Paris, la Seine rythme les jours, les constructions et les projets locaux, nationaux voire internationaux. Une autre manière de naviguer sur la Seine. Une navigation de plaisance à une navigation historique. Le permis bateau est aussi un permis de découvrir l'Histoire. Les cours d'eaux (les alluvions, les communications, les échanges) sont la base des civilisations. Que n'est celui du fleuve francilien. Une richesse qui semble infinie.

 

Et savais-tu que, techniquement, ce n'est pas la Seine qui coule à Paris ? Le nom de la Seine a un caractère sacré, appelée Sequana par les druides gaulois et les Romains. Cette tradition a perduré.

 

 

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Sources : Les cahiers de Science & Vie « Paris raconte Lutèce », n°111, juin-juillet 2009 ; promenades dans Paris ; monuments historiques. Image : Laurent Renou (Paris, 1947), Restitution de Lutèce au Haut-Empire (II-IIIe siècle). Paysage urbain. Plan-relief (maquette).

 

 

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